À Angers, Bassam Badouet est aux petits soins pour les lycéens étrangers

Bassam Badouet est un acteur de la fraternité universelle. Responsable du Pôle international au lycée Saint-Benoît d’Angers, ce chrétien engagé originaire du Liban côtoie au quotidien des élèves du monde entier et fait tout pour que leur séjour se passe bien.

Bassam Badouet (photo : RCF Anjou)

Mexique, Japon, États-Unis, Allemagne, Autriche ou Suède… malgré le Covid, une quinzaine de lycéens étrangers ont quand-même pu venir cette année au lycée saint Benoît d’Angers.

L’objectif de leur venue en France ? Maîtriser la langue de Molière qui leur servira pour un métier plus tard, ou simplement parce qu’ils apprécient la culture française.
La France, ils l’ont choisie mais une fois les valises posées, ces élèves mineurs ont besoin de se faire accompagner. Et certains « ne parlent pas un mot de français ». Comme cet élève japonais qui a dû se débrouiller avec un peu d’anglais et beaucoup de gestes. « Aujourd’hui, il avance » s’émerveille Bassam Badouet, responsable du Pôle international du lycée Saint-Benoît d’Angers depuis une quinzaine d’années et présent pour chacun. « Je suis sur place dès leur arrivée et assure le suivi dans la vie quotidienne. Je m’occupe du placement dans les familles » confie le responsable, admiratif face aux jeunes qui pour certains, arrivent de très loin et « surmontent » les difficultés.

« Une belle aventure »

« Ils ont envie, ils aiment la France. » Des efforts appréciés par les familles qui accueillent les élèves pour une durée de deux mois minimum, un trimestre ou une année scolaire. « Ces familles sont très importantes pour nous. Chaque année, nous trouvons toujours le nombre de foyers qu’il faut. C’est une belle aventure » s’enthousiasme-t-il.
Au-delà des familles, c’est tout le lycée qui s’implique au quotidien dans l’accueil des adolescents : secrétariat et comptabilité pour l’aspect administratif, enseignants mais également les élèves français, même s’ils se montrent parfois un peu « curieux, pudiques » au début.

À Noël, les élèves français et internationaux chantent pendant la récréation

En temps normal, le lycée Saint-Benoît de par ses multiples liens avec des organismes internationaux, accueille chaque année de 40 à 50 élèves d’une vingtaine de nationalités. Du côté des Français, une trentaine est partie cette année à l’étranger. « Ils passent le bac en 4 ans. Ils reviennent transformés », se réjouit Bassam Badouet pour qui ces expériences internationales font écho à sa propre histoire.
En 1993 le bac en poche, il quitte le Liban après la guerre et rejoint le Centre international d’études françaises (CIDEF) d’Angers. Après un passage au séminaire maronite où il se pose la question de la vocation et des études d’anthropologie religieuse, il passe une année en Angleterre avant de retrouver l’Anjou en 2001. Après son mariage, Bassam Badouet « trouve le bonheur » en se lançant dans la pastorale des aumôneries publiques. Puis plus tard débute sa mission de responsable du Pôle international au lycée. Mais pour cet amoureux de la culture française, la pastorale ne s’arrête pas pour autant. « La pastorale, elle est partout. Elle est liée aux échanges, aux témoignages, à notre relation quotidienne avec les jeunes, les profs, le personnel et aussi nos partenaires à l’étranger » revendique cet homme de foi.

S’enrichir des différences

Au fil des rencontres ou des voyages qu’il accompagne parfois, Bassam Badouet n’en finit pas de s’émerveiller. « En Inde, nous avons été reçus d’une manière incroyable. Petits et grands : ils étaient tous là pour nous, dès notre arrivée » explique ce témoin, avant d’ajouter : « En tout humilité, j’essaye de vivre avec ces jeunes qui sont déjà très ouverts. D’éduquer, de transmettre mais aussi d’accompagner… Ils apprennent de nous, mais on apprend aussi beaucoup d’eux ».

Pour en savoir plus
Réécouter l’interview de Bassam Badouet dans l’émission "Sans frontières" sur RCF Anjou