À Madagascar, les sœurs aident les femmes malades psychiques à se reconstruire

Situé à l’est de Madagascar, le centre Pierre-François Jamet de Fialofana accueille des jeunes femmes atteintes de maladies psychiques. Au-delà du traitement, les Sœurs missionnaires de l’Evangile les aident à se reconstruire. Présentation avec sœur Hanitra Rabialahy, religieuse de la même congrégation qui vit à Angers.

Elles sont jeunes, certaines sont mamans. Fragilités psychiques, troubles mentaux parfois liés à des violences conjugales, dépressions… ce sont des femmes en détresse qui un jour frappent à la porte du centre Pierre-François Jamet de Fiolofana, dans la région d’Ambositra.

« On fait en sorte qu’elles se sentent bien »

Fondé en 2005 par les sœurs du Bon Sauveur (devenues Sœurs missionnaires de l’Evangile en 2014), le foyer accueille 20 patientes. « Le but de l’équipe accompagnante est qu’elles se sentent bien » explique sœur Hanitra Rabialahy, religieuse de la même congrégation qui vit aujourd’hui à Angers.
Le matin, chacune participe à l’entretien du milieu de vie. Jardinage, préparation du repas… Des tâches quotidiennes simples, « qui font partie de la thérapie ». Après le repos du début d’après-midi, place à l’activité manuelle avec du tissage ou la fabrication de sacs, qui seront vendus pour rapporter de l’argent qui permettra de financer l’achat de médicaments, très chers dans le pays.

Le foyer Pierre-François Jamet

Le centre a été construit à côté d’une communauté de religieuses de quatre sœurs dont une sœur-infirmière : elle assure le suivi depuis l’arrivée des patientes et fait le lien avec le centre hospitalier d’Ambositra. Un suivi qui va même au-delà : les sœurs vont régulièrement rendre visite aux patientes et à leurs familles après leur sorties et ce jusqu’à la guérison, de façon à éviter les rechutes. Un travail d’ensemble et sur la durée, qui s’avère nécessaire. Car parfois, « elles retrouvent un mari violent et retombent dans le spirale de la dépression » déplore sœur Hanitra.

Au-delà du soin, retrouver une dignité

Une fois la malade tirée d’affaire, les visitent se raréfient. « On ne fait pas que soigner, mais aidons les personnes à retrouver leur dignité. Il y a parfois de belles guérisons » se réjouit la religieuse. Lorsque les jeunes malades sont disposées, la communauté les invite avec délicatesse à les ouvrir à une vie de prière. Les offices des heures (laudes, vêpres) sont ouverts à celles qui le souhaitent.

« L’Esprit-Saint travaille les cœurs, nous, on sème » confie sœur Hanitra.

Pour aller plus loin :

Site des Sœurs missionnaires de l’Evangile