Je suis partie comme assistante en langue française à l’école melkite de Ramallah, en Palestine. La directrice, Miss Naela, une palestinienne aux cheveux grisonnants et au caractère bien trempé était la demandeuse pour recevoir un VSI via la DCC.
Mon rythme de vie était le suivant : la semaine, je me rendais à l’école tôt le matin pour commencer la journée à 7h30 par la prière dans la cour, et l’hymne national. Ensuite j’accompagnais les professeurs dans les différentes classes, soit pour proposer une activité, soit diviser la classe en deux. Il m’arrivait aussi de remplacer les professeurs lorsqu’elles étaient absentes. L’école se finissait à 14h30. Deux jours par semaine, je faisais un cours de soutien pour les élèves en difficulté jusqu’à 15h30. L’après-midi était un temps pour travailler mes cours, me reposer, et étudier l’arabe. Le soir, j’avais souvent l’opportunité de faire des activités avec les Palestiniens de Ramallah. Mes week-ends (le vendredi et le dimanche), je pouvais passer du temps avec mes amis, ou bien rendre visite aux autres volontaires DCC à Jérusalem ou à Taybeh (village près de Ramallah).
Pendant ma mission, j’ai été confrontée à quelques difficultés, comme le poids du conflit, les injustices dont j’étais témoin, la difficulté de déplacement en Palestine en raison des checkpoints, du mur. J’ai aussi souffert du froid cet hiver (les maisons sont mal isolées et peu voire pas du tout chauffées...).
De manière générale, je retiens surtout la facilité de mon quotidien pendant la mission. J’ai été accueillie partout avec bienveillance et générosité. Les élèves, pas toujours faciles, m’ont néanmoins montré de l’affection et de la reconnaissance. J’ai eu la chance et l’opportunité de découvrir un magnifique pays avec de très beaux paysages, une culture si riche, de vivre des fêtes religieuses dans un cadre inimaginable. J’avais aussi du temps pour moi, pour lire, écrire, me reposer, faire du sport.
J’ai eu la chance de nouer de très belles amitiés avec des Palestiniens, quatre d’entre eux notamment avec qui je souhaite garder contact. J’ai un peu trouvé une famille d’adoption où j’ai pu fêté Noël, Pâques...je leur dois énormément, leur présence fut d’un grand réconfort certains soirs d’hiver. J’ai également noué une relation de confiance avec mes collègues palestiniennes, avec qui je souhaite continuer à mener des projets depuis la France, ainsi qu’avec certains grands élèves.
Voilà un mois et demi que j’ai posé le pied sur le sol français, et je dois avouer que le retour n’est pas facile. J’ai peur de ne pas réussir à créer de ponts entre ma mission et ma nouvelle vie à Paris. J’évolue entre les sentiments de nostalgie, et la volonté d’aller de l’avant et de reprendre pied en France.
Je commence tout doucement à trouver des lieux où je peux faire fructifier les graines plantées pendant cette année. La suite s’annonce pleine de promesses. et bien sûr je n’ai qu’une hâte, y retourner !
Adélaïde Royal, originaire de la région de Chemillé en Anjou, est partie de septembre 2021 à août 2022, en tant que Volontaire de Solidarité Internationale (VSI) avec la Délégation Catholique pour la Coopération (DCC).
