Volontaires en mission à l’étranger : ils témoignent

Ils s’appellent Nicolas, Emilie, Charles et Ambroise et sont confinés sur leur lieu de mission ou rentrés précipitamment en France. Ces quatre jeunes volontaires angevins, partis avec les Missions étrangères de Paris (MEP)ou avec la Délégation catholique pour la coopération (DCC) témoignent de leur situation pendant la crise sanitaire qui frappe la planète depuis plus d’un mois.

Charles, médecin au Togo : garder le contact

Charles Pardessus est parti avec la DCC à Sokodé, au nord du Togo, comme médecin dans un centre de santé.
Il donne des nouvelles alors qu’un patient vient d’être testé positif au Covid-19. Pour le jeune médecin, être « en contact » garde aujourd’hui tout son sens : « c’est vivre avec la population togolaise, comprendre leur fonctionnement pour mieux les accompagner. C’est affronter l’adversité en équipe, jamais seul. ‘On est ensemble ‘ rappellent chaque jour les togolais. Face à la pandémie, la réponse ne peut pas être individuelle. Être en contact, c’est aussi garder lien avec les amis et la famille de sa terre natale. Les amitiés solides, celles qui sont fondées sur le roc : ce sont celles-là qui perdurent » explique-t-il.

Dr Charles Pardessus, en mission DCC au Togo

Emilie en mission à Taïwan : pas confinée, mais une mission au ralenti

Arrivée au Foyer de Charité de Taïwan il y a quelques mois, la mission d’Emilie, volontaire MEP, est d’aider dans un centre pour personnes handicapées et donner des cours de français aux paroissiens.
« Face au coronavirus, Taïwan a pris des mesures sanitaires très strictes et qui sont respectées, ce qui a bien fonctionné pour enrayer l’épidémie. Je ne suis pas confinée mais ma mission se trouve impactée : je ne peux plus aller au centre pour personnes handicapées, et les trois-quart des étudiants taïwanais que j’accompagnais avant leur départ en France sont finalement restés. »

Nicolas, rentré précipitamment du Burkina : « je suis parti comme un voleur »

Une fin de mission qui laisse un goût amer… Arrivé en août dernier, ce jeune volontaire DCC était responsable d’un centre de formation en couture dans la banlieue de Ouagadougou, et concepteur de projets pour les réfugiés ayant fui le terrorisme. « Suite aux décisions gouvernementales et de l’ambassade de France, je me suis retrouvé seul, sans mes élèves, sans mes amis réfugiés et sans travail. » En quatre jours, Nicolas se voit devoir saluer tous ses amis et plier bagages, direction l’aéroport, puis dans un avion de rapatriement pour Paris : « ces six heures de vol m’ont permis de me rendre compte de tout ce que je laissais derrière moi. Le plus dur a été de ne pas poursuivre les projets, je partais comme un voleur. Je retournerai dès que possible au Burkina », confie-t-il.

Nicolas Petton, rentré du Burkina Faso

Ambroise, confiné à l’île Maurice

Au Foyer de Charité de l’île Maurice, il n’y a plus de retraitant, la semaine sainte et Pâques ont été vécus en communauté. Une occasion pour Ambroise de redécouvrir en profondeur ces six jours saints précédant la résurrection du Christ. « Cela permet de faire silence pour trouver la paix de Dieu, se disposer à changer de regard sur soi, les autres et la vie », confie-t-il.

Le service diocésain « Mission universelle – Eglises du monde » demeure régulièrement en lien avec les missionnaires et les volontaires en mission à l’étranger. Ces témoignages sont autant d’intention de prières pour chacun d’eux.

Pour aller plus loin : le témoignage d’Ambroise